

Bonjour Clément,
Quel début de saison ! Et pourtant, ton passage au sein de la formation Vendée U, fin 2016, fût assez tardif et quelque peu inattendu. Quelle(s) ont été les décisions que tu as prises cette hiver, dû à ce changement de formation ?
Oui c'est vrai que mon changement a été fait assez tard, le Vendée U a contacté le POCCL (Pays des Olonne Cycliste Côte de Lumière) fin octobre, quand j'ai été informé que le Vendée U voulait me recruter, j'étais content évidemment, depuis le temps que j'attendais ça. J'ai réfléchi à la proposition et le lendemain je disais oui au Vendée U.
Aujourd'hui je ne regrette pas mon choix, je suis heureux dans l'équipe et je suis toujours en bon contact avec mes anciens équipiers du POCCL qui sont devenus de bon copains maintenant.
Et dans l'équipe, tu connais la plupart des coureurs, dont un certain Simon Sellier, avec qui tu étais en perpétuel duel chez les cadets en Vendée, ainsi, comment s’est effectuée ton intégration ?
J'ai été un adversaire à la plupart des gars de l'équipe, surtout à Simon où on a toujours courus ensemble depuis la catégorie benjamin, mais on a toujours été de super potes, quand c'était l’un qui gagnait on était tous les deux content et maintenant on est dans la même équipe. Evidemment on est plus proche vue que l’on ce voit tous les week-ends.
Mon intégration a été rapide, la plupart des coureurs me connaissent, j'ai déjà fait des sélections avec une majorité d’entre eux. Au bout de deux week-ends de stage, j'avais déjà l'impression d'être dans l'équipe depuis plusieurs années, les gars font tout pour que les nouveaux s'intègrent vite.


Florian Bonnaudet
Maelys Relet
Clément Orceau " le collectif avant tout "
Récent Vainqueur de deux étapes et du classement général des Plages Vendéennes, Clément Orceau ne s’imaginait pas à un tel début de saison. La faute à une carence en fer début janvier qui aurait bien pu le handicaper.
Au sein de la formation Vendée U depuis 2017, il a ainsi déjà pris ses marques. Il répond à nos questions.
D'abord au POCCL chez les espoir 1, puis à l'UC Nantes en espoir 2, avec un retour au POCCL en espoir 3, et maintenant au Vendée u en espoir 4, tu ressens ce besoin de découvrir de nouvelles méthodes ?
Découvrir de nouvelles méthode non pas spécialement. Maintenant c'est un peu partout pareil, dans toutes les équipes on fonctionne pareil. En espoirs 1 au POCCL j'ai découvert le monde élite et la fin de saison fût assez compliquée par la fatigue. J'ai ensuite été contacté par l’UC Nantes mais mentalement j'étais pas prêt, je ne connaissais rien au vélo, je me suis enflammé trop vite, dû au fait que c’était une DN1.

A la moitié de saison avec Nantes, j’ai ressenti le besoin de retourner dans une équipe familiale où l’on me soutiendrait dans les moments difficiles et où l’on m'aiderait à remonter la pente, car mentalement j'étais descendu bas…Je pensais même à arrêter le vélo. J’étais arrivé à une période de dégoût et de saturation, j'ai eu Guillaume Garnier au téléphone qui m’a dit oui toute suite pour que je revienne au POCCL. Le programme de course je l’ai survolé sans trop m'intéresser, je savais que je mes sensations reviendrait et que je retrouverais l’envie avec le groupe, et c'est ce qui est arrivé. Après la saison dernière le Vendée U m’a donc contacté. Tout Vendéen rêve d'aller au Vendée U, je ne regrette absolument pas mon choix et j'apprends encore dans le monde du vélo.
On entend souvent dire que l’esprit au Vendée U est totalement différent que dans les autres équipes (collectifs etc), tu nous le confirmes ?
Oui ! C'est le collectif avant tout ! On a la chance d'avoir le manoir pour faire des stages régulièrement, alors forcément, ça permet de former un groupe solide, puisque l’on passe tous les week-ends de janvier ensemble. Au POCCL c'était pareil, le collectif était important. De toute façon pour qu'une équipe fonctionne il faut avoir un bon collectif sinon ça ne marche pas et il y a des tensions inutiles dans le groupe si l’un d’entre nous la joue individuelle.
Ces différentes méthodes, ces changements d'équipes, ont-ils eu un impact sur ta vie d'à côté ? Que ce soit sur l'aspect de la nutrition, le cadre de vie (changement d'habitation) etc...

Mon changement d'équipe n’a pas changé mon fonctionnement de vie, mis à part le fait que j'ai mûri mentalement, et je sais ce qu’il faut faire ou ne pas faire au niveau de l'alimentation, ce qui est bon et pas bon. Je suis bien encadré à ce sujet puisque ma sœur est diététicienne nutritionniste, j'ai la chance d'avoir ce plus à mes côtés. Dans la vie de tous les jours rien n’a changé.
Si j'avais dû partir loin de chez moi, je pense que cela aurait été dur, j'ai besoin d'avoir ma famille, mes copains et ma copine pour que tout fonctionne bien, sinon je ne pourrais pas être à 100% sur le vélo. Quand on a un moment de dur, on est content d'avoir ces personnes auprès de soi. En partant loin, je n’aurais rien eu de tout cela, à part mon téléphone et j'aurais vu mes proches une fois de temps en temps entre deux courses
Cette hiver, tu as ainsi pu effectuer des stages aux manoir des Essarts, avec la formation Direct Energie, quelles ont été tes impressions ?
Pouvoir s'entraîner avec les professionnels de la formation Direct Energie c'est le top ! On apprend des choses à chaque sortie partagé avec eux, et bien sûr à chaque fin de sortie sa fini en petite course et là on s’aperçoit que le niveau n’est pas le même. Quand nous on est à fond, les professionnels ont encore de la force pour redescendre la petite dent et ainsi te faire sauter de la roue. C'est dur, mais d’un autre côté cela permet de voir où en est notre forme, ce qui nous reste à bosser afin d’être bien 1un mois plus tard sur les courses.

Au final, cela ne t'es pas trop inconnu, toi qui partages souvent tes sorties d'entraînements avec Fabien Grellier et Lilian Calmejane ?
Oui je partage beaucoup de sortie avec Lilian Calmejane, Thomas Voeckler, Bryan Nauleau, Perrig Quemeneur et Fabien Grellier. On habite tous dans le même coin et on se rejoint à un endroit, comme ça on fait une grande sortie tous ensemble, c'est bien plus sympa que d'être chacun de son côté.
Justement, ces coureurs que tu côtoies régulièrement, t'apportent-ils un plus ?
C'est un plus de rouler avec eux. Ils apportent leurs expériences nous on écoute et en course, quand on arrive
à un scénario dont on avait déjà parlé, évidemment on essaye de pas se faire avoir. Je roule plus souvent avec Fabien voir tous les jours même, alors par moment on se fait un débriefing de notre course du week-end mais une sortie de deux heures ne suffit pas pour tous dire.
Si tu devais nous décrire Fabien et Lilian ?
C'est deux super mecs, qui ne se prennent pas la tête, toujours à déconner tout en sachant rester sérieux pour le boulot. C'est un peu des exemples, ils sont de ma génération, j'ai couru avec et ils sont passés par le Vendée U et maintenant ils sont professionnels et montrent qu'ils ont été bien formé, ils sont toujours là pour donner des conseils quand il faut.
Revenons-en à 2017,
Début janvier, vous effectuez avec le Vendée U, un stage à Calpe (Espagne), où tu t'aperçois que quelque chose ne va pas, peux-tu nous en dire un peu plus ?
Le week-end juste avant de partir en Espagne j'avais aucune sensation sur le vélo, zéro force, toujours fatigué. J'en ai donc parlé au directeur sportif et j'ai ensuite contacté le médecin de l'équipe qui m'a envoyé faire une prise de sang. Résultat, j'étais dans une grosse carence en fer, j'ai toute suite fait le maximum pour rectifier cela. J'ai eu un traitement de un mois que je viens juste de finir, et les sensations sont largement mieux meilleures.
Lorsque tu es arrivé au Vendée U, les choses étaient claires, Clément Orceau sera le nouveau sprinteur de l'équipe ou il devra faire ses preuves ?
Quand je suis arrivé au Vendée u, ils mon dit qu'il se servirait de ma pointe de vitesse mais pas que ! Avant un sprint il y a une course et je ne dois pas me privé de prendre une échappée pour le sprint, je fais la course avant et ensuite dans les vingt derniers kms on voit si ça arrives au sprint ou pas. Je pense que sur les Plages Vendéennes j'ai fait mes preuves pour les sprints. J'avais vraiment une bonne condition pour le début de saison.
Honnêtement, avant ces Plages Vendéennes, quel était ton objectif ?
Avant les Plages Vendéennes je voulais qu'on gagne une étape avec l'équipe et à titre personnel j’espérais avoir de bonne sensation et avoir l’envie de gagner. Pendant la semaine j’ai vu que j'étais bien donc je voulais gagner une étape. Un Vendéen veut forcément gagner sur cette course, et au final les Plages Vendéennes ont été plus que parfaite. Et avec le groupe on ressort assez fort.
Deux victoire d'étape, invaincu en sprint de peloton, et la victoire au classement général des Plages Vendéennes, la course référence pour tout Vendéen...As-tu réalisé tout cela ?

Maintenant oui, j'ai réalisé ! Mais j'avoue que se voir à la une du journal des sports le lundi matin s’est assez bizarre, mais ça fait surtout plaisir, ce sont des moments assez uniques et c'est vivre cela que l’on s'entraîne dur la semaine.
Pierre-Yves Chatelon avouait sur Direct Vélo, que tu avais répondu trop tard à son appel en équipe de France, que s'est-il passé ?
J'ai découvert ça sur Direct Vélo, assez surpris qu'il m’ait annoncé mais surtout content. C’est vrai que je fini sur un super week-end grâce aux copains du Vendée U, j'ai pu montrer que les sprints, c'est mon truc ! La sélection pour le Tour de la Provence était déjà faite avant ce week-end, mais la saison est encore longue.
Porter ce maillot de l'équipe National, ce serait le graal ?
Porter le maillot de l'équipe de France c'est vraiment le rêve, mais faut pas s'arrêter là, une fois qu'on l’a il faut lui faire honneur, et ne pas se mettre la pression, continuer de bosser à l'entraînement pour le mériter.
Il y a de belles courses de Coupe de France DN1 qui proposent des parcours propices à un sprint massif, cela fait partie de tes objectifs ?
Oui les Coupes de France font parties de mes objectifs individuels mais ce sont également des objectifs pour l'équipe. L'an dernier je gagne une manche de Coupe de France en dn2, au sprint ! Cette année si ça arrive au sprint sur des manches je ferais de mon maximum pour en décrocher une victoire.
Que peux-t-on te souhaiter pour la suite ?
J'espère que l’on va faire une bonne saison avec l'équipe, ensuite on verra le bilan en fin d'année, je ne me met pas de pression.
Ton plat préféré ?
En plat préféré il y en a pas mal, je suis assez gourmand mais les pizzas c'est pas mal
McDo ?
McDo je ne suis pas trop fan, mais c'est pas mauvais, sauf pour le sport.
Alimentation équilibrée ?
Oui alimentation assez équilibré, je fais assez attention depuis deux ans. J'ai déjà un gabarit assez lourd, et je prends assez rapidement du poids donc 2kgs en plus à traîner sur le vélo on le sent.
Vous ne savez pas tout sur moi ...

Un idole ?
En idole, Thomas Voeckler depuis tout petit. Sur le Tour ça parle beaucoup de lui, et sa vision de la course où il se trompe rarement, cela m’ impréssionne.
Une équipe favorite ?
Équipe favorite, Direct Energie
Une course qui te fait rêver ?
Milan San Remo et Paris Roubaix
Le vélo parfait ?
En vélo, BH.
La sortie de vélo que tu préfères ?
Une sortie de 3h-4h sous le soleil en cuissard court, partir direction la mer puis faire 20km en bord de mer et rentrer.
Une musique qui te motive ?
J'ai pas de musique spécifique j'écoute de tout, je suis pas compliqué pour ça.
Un porte-bonheur ou rituel ?
J'ai pas de porte bonheur mais avant une course je choisi bien quelle paire de lunette ou chaussure je vais prendre, la paire qui a gagné va plus souvent servir que les autres évidemment.
Ce que tu vas faire après cet interview ?
Là il est 16h15, donc ça va être l'heure du goûter (Rire..)
Merci et bon courage pour la suite de la saison !

Victoire de Clément Orceau sur la 5ème étapes des Plages Vendéennes à Challans
@Crédit Photo : Maelys Relet
Les formations Direct Energie et Vendée U réunies lors d'un stage au Manoir des Essarts.
Bordure de la formation Vendéenne sur la seconde étape à St Jean de Monts
@Crédit Photo : Eléa Gautier
@Crédit Photo : Camille Laroche
@Crédit Photo : Maelys Relet