

Top 20 (source : velopressecollection)
1 Kévin Lebreton (Armée de Terre)
2 Paul Ourselin (Vendée U)
3 Axel Guilcher (Sojasun espoir-ACNC)
4 Pierre Gouault (HP BTP-Auber 93)
5 Erwann Corbel (VC Pays de Loudéac)
6 Justin Mottier (VC Pays de Loudéac)
7 Julien Guay (HP BTP-Auber 93)
8 Thibaut Ferrase (Armée de Terre)
9 David Gaudu (Côtes d'Armor)
10 Alexis Guérin (GSC Blagnac)
11 Yoann Paillot (Top 16)
12 Mathias Le Turnier (Top 16)
13 Clément Saint-Martin (Top 16)
14 Antoine Leplingard (Vendée U)
15 Elie Gesbert (VC Pays de Loudéac)
16 Polychronis Tzortzakis (CC Villeneuve)
17 Clément Penven (Top 16)
18 Valentin Madouas (Bic 200)
19 Simon Sellier (Vendée U)
20 Fabrice Seigneur (Sojasun Espoir-ACNC)
Les réactions recueillies par Kévin Le Guelvoud (DMC) à l'arrivée :
Kévin Lebreton (Armée de Terre), vainqueur :
Aujourd'hui je m'impose devant un Vendée U (Paul Ourselin), c'est une valeur symbolique, malheureusement c'est le sport, j'aurais vraiment voulu laisser gagner Paul.
Toutes mes pensées vont à Romain Guyot avec qui j'ai pu faire mes gammes au pôle espoir de la Roche sur Yon, c'est vrai qu'il n'y a pas de mots pour décrire la douleur que tout le cyclisme français éprouve.
On n'a pas parlé de cela dans le dernier tour, c'est le sport, Paul (Ourselin) est un coursier pur, il voulait gagner à la pédale et le laisser gagner aurait été entacher l'image de Romain Guyot. Il a fait une course parfaite, ça se joue à rien, je gagne mais... J'aurais aimer qu'un vainqueur se détache et que Paul Ourselin l'emporte. Après on sait très bien qu'une victoire, si on la laisse passer un jour, elle peut nous échapper toute l'année...
J'ai construit cette victoire sans y penser, notre capitaine de route Yann Guyot, nous avait prévenu que ça ne bordurait pas, qu'il faudrait attaquer, c'est un peu mon profil, au bout de 60-70 kilomètres je me suis mis devant puis j'ai attaqué en haut d'une bosse et j'ai prolongé mon effort jusqu'à ce que les jambes brûlent, je me suis retourné, nous étions quatre et c'était parti!
Tout la semaine je ne devais pas venir courir ici, je suis tombé au Haut-Var et à la Classic Sud-Ardèche, j'avais mal au dos, l'ostéopathe a fait beaucoup de boulots. Je n'avais pas à coeur de venir, encore moins avec le décès de Romain Guyot mais je me suis dit que j'avais la chance d'être en vie, de pouvoir faire mon sport, mon métier et que même si j'avais des douleurs je me devais d'y aller.
Je rêvais surtout de Manche-Atlantique plus jeune, la première année (il y a 5 ans) où j'ai couru ici c'était catastrophique, j'avais décroché au bout de 7 kilomètres après une bordure de l'Armée de Terre (qui est maintenant son équipe), j'étais alors à Cholet. Cinq ans après je l'emporte donc c'est bien. Ca reste un monument, mais après on est des professionnels ont devraient être sur des classes 1 et pas ici à faire la guerre aux amateurs. On est ici pour relever le niveau mais pas pour leur prendre leurs places, après ça reste la course, ça fait deux ans que je n'ai pas gagné, donc c'est toujours bon à prendre.
Remporter une course professionnel c'est autre chose, aujourd'hui on va dire que nous étions à 60% de nos capacités, chez les pros c'est toujours une ou deux dents de moins, toujours en prise. Les amateurs n'ont pas forcément le même niveau, ils ont un métier ou sont étudiants, ça se ressent sur la force, l'intensité, sur tout. Mais au niveau du collectif je suis agréablement surpris, car tant Sojasun que Vendée U, ils ont un collectif irréprochable, la preuve ils arrivent à toujours mettre un coureur dans l'échappée, c'est prometteur pour l'avenir.
Paul Ourselin (Vendée U), deuxième
Après ma victoire de la semaine dernière, c'est sur que j'avais Manche dans un petit coin de la tête, je voulais l'emporter pour Romain Guyot et l'équipe, j'avais un peu préparé mon coup, j'aurais vraiment voulu ramener la victoire...
Avant que l'on parte à quatre, ça avait bien bataillé dans les bordures, il y a eu une première jonction, on était une quarantaine, ça attaquait de partout, c'est là que nous sommes parti à quatre, avec quatre grosses formations représentées, je pense donc que derrière nos équipiers ont pu controler, certaines équipes n'ont pas du prendre leurs responsabilités ou trop tard... Après je pense que devant on le mérite, on a été le chercher. Lorsque l'ardoisier est venu nous voir à l'entrée sur le circuit avec un écart de plus de 6 minutes, je savais que c'était bon, car il aurait fallu que le peloton nous reprenne plus d'une minute par tour, ça faisait beaucoup. Mais rien n'était fait, il n'y a qu'à deux ou trois tours où l'ont étaient certains de se jouer la gagne.
Dans le dernier tour je ne pensais qu'à Romain, la douleur je ne la sentais pas, j'ai tenté dans la bosse, car je le savais plus fort au sprint, ça n'a pas marché, j'ai attendu le sprint, il lance au 200 mètres, j'étais dans sa roue, j'étais à bloc, mais j'ai pensé à Romain, j'ai jeté le vélo, ça ne se joue à rien, on n'a pas levé les bras, on ne savait pas qui avait gagné. Je connassais bien Romain, ça fait bientôt 6 ans que je le connais, on vit toute l'année ensemble, on est tous amis... C'était aussi un de ses objectifs, Manche Atlantique c'est mythique, c'est la plus belle des classiques.
Je connaissais bien aussi Kévin Lebreton pour avoir passé deux ans avec lui au pôle de La Roche, il s'est excusé, mais il n'a pas à le faire, c'est la course, je voulais gagner pour Romain, je suis dégouté mais c'est la course, ça se fait à la pédale.
Axel Guilcher (Sojasun), troisième :
Je suis content de me retrouver devant aujourd'hui, après ce qu'il c'est passé dans la semaine ça fait du bien d'être là, je suis à ma place. Je pense que si on arrive à quatre au sprint je les bats, mais un tour quand Ourselin et Lebreton attaquent, je ne peux pas les suivre. Etre dans ces conditions là au mois de mars, je suis content, d'habitude je ne suis pas au top de ma forme, puis ça reste Manche Atlantique. J'ai bien travaillé cet hiver, j'ai moins de poids que les hivers précédents, même si il m'en reste un peu à perdre.
Quand j'ai vu à quel point Kévin Lebreton marchait, je me suis dit que la victoire allait être compliqué aujourd'hui. J'ai changé de vélo au départ, j'ai pris celui de Fabrice Seigneur, je n'avais aucune idée du nombre de kilomètres qu'il restait, je n'avais pas de compteur. Quand on arrive à 5 tours de l'arrivée avec 4 minutes d'avance, je savais que c'était bon.
J'étais au pôle avec Romain Guyot aussi, ça fait bizarre de le perdre...
C'est où une atmosphère émouvante, que le peloton, bandeau rouge autour du bras, en la mémoire de Romain Guyot et en soutiens à sa famille, pris le départ de cette Manche Atlantique, après une minute de silence respecté pour le coureur Angevin, sociétaire du Vendée U, décédé jeudi dernier lors d'un tragique accident de la route !
Un premier coup de 22 hommes partis après 30 kilomètres, émanant d'un coup de bordure du Vendée U, où l'on retrouvait notamment Bescond (Côtes d'Armor), qui ne comptera pas plus d'une minute se verra reprendre après dans le 1er grimpeur.
La course s'animera un peu plus lors du premier grimpeur lorsque Ourselin ira chercher les points du classement grimpeur, rejoint par Guilcher puis Lebreton & Gouault, s'en ira pour ne plus être revu, malgré l'absence de formations tels que Côtes d'Armor, Loudéac ou le BIC 2000. Comptant jusqu'à 6 minutes, ce groupe se fera grapiller seconde après seconde du temps sur le difficile circuit final, dû aux nombreuses attaques par l'arrière, mais l'échappée du jour ne sera pas inquietée, et l'écart ne descendera jamais en dessous des 2 minutes.
C'est ainsi qu'Ourselin attaquera à un tour de l'arrivée suivi par Lebreton. Gouault et Guilcher, entamés, ne pourront se joindre aux deux têtes et se batteront pour la 3ème place, sprint remporté par Guilcher. Ourselin malgré une attaque dans l'ultime ascension ne parviendra pas à lâcher Lebreton, qui viendra s'imposer d'un fil sur la ligne final au sprint.
Vive émotion pour ces deux coureurs qui ont tout deux cotoyés Romain Guyot au pôle espoir de la Roche sur Yon. Lebreton s'excusant auprès d'Ourselin et du Vendée U de l'avoir emporté...


Kévin Le Guelvoud
Olivia Nieto
Résumé de Manche Atlantique
La première moitié de course fût mouvementée, mais c'est à 85km du but, que l'échappée décisive se créa, composée de Ourselin (Vendée U), Gouault (Auber 93), Lebreton (Armée de Terre) & Guilcher (Sojasun) ils compteront jusqu'à 6 minutes, jamais revu par le peloton, elle se conclut par la photo finish entre Lebreton & Ourselin

Emotion au Vendée U, Olivia Nieto
