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Bonjour Tom,

 

 

Février 2016, tu décidais de mettre en suspens ta jeune carrière cycliste, un an et demi plus tard, te voilà à l’aube de ta montée en 1ère catégorie. Que de chemin parcouru non ?

 

Oui, de ma saison blanche à ma meilleure saison actuelle, tout est allé très vite. Tous mes soucis sont derrière moi, maintenant il faut se projeter vers l’avant.

 

 

Cette année 2016 a dû être longue, très longue. Qu’est ce qui t’as permis de ne pas toucher le fond, et repartir la tête haute ?

 

Je crois que c’est dû à mon caractère, l’abandon n’est pas permis lorsque j’ai encore les forces de pouvoir me relever. Ce n’était pas possible pour moi d’arrêter ma passion, sans avoir été au maximum de mes capacités. J’ai aussi eu mes parents…Ils ont fait énormément pour moi, pour pouvoir résoudre ce problème de genou. Et puis des amis, avec qui j’ai pu sortir pour penser un peu à autre chose que le sport.

 

Dans ma tête c’était clair : Je me suis fixé l’objectif de revenir plus fort que mes saisons précédentes et j’ai avancé en pensant qu’à cela, j’étais déterminé.

Tom Ardouin, plus fort mentalement !

 

Blessé pendant plus de cinq mois en 2016, le coureur du VS Vallet a fait en 2017 son retour à la compétition en troisième catégorie.

Avec une victoire lors de la classique Allaire-Redon, et une régularité sur toute la saison, Tom Ardouin évoluera l'an prochain, au sein de la DN3 du VS Valletais, en première catégorie.

 

Il est revenu avec nous, sur sa saison 2017.

Florian Bonnaudet

Gus Sev

En juillet 2016, tu reprenais ainsi les entraînements, et faisais ton retour à la compétition en Août 2016. Comment s’est passé cette reprise jusqu’à la fin de saison ?

 

J’ai repris tranquillement en vacances. J’avais énormément envie de raccrocher un dossard. Avec 400km dans les jambes, c’était vraiment dans l’esprit de rigoler avec les copains. J’ai terminé 17ème sans grande importance, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir.

Malheureusement, ensuite, je me suis cassé le poignet. Je crois que 2016 ne voulait pas de moi (rire). J’ai donc repris les entraînements sérieusement début octobre.

 

 

Parlons de 2017, avec peu de compétition en 2016, la reprise hivernale s’est-elle avérée compliquée ?!

 

J’ai recommencé les entraînements plutôt que les autres, début octobre. J’avais beaucoup de retard, mais j’avais la chance d’être au Cref (Centre Régional et de Formation) des Pays de la Loire, ce qui m’a permis de rouler avec les copains, qui eux préparaient le cyclo-cross. Je n’étais pas tout seul, c’était le top.

J’ai repris tranquillement quand même et à partir de décembre, j’ai commencé à faire des mois plus importants en kilomètres. C’est vrai que jusqu’à fin janvier, j’avais encore du mal sur les sorties de groupe du CREF et celle avec la DN de Vallet. Mais j’ai ensuite retrouvé de bonnes sensations fin janvier, suite au stage.

 

 

Tu as donc signé au VS Vallet en 2017. L’esprit familial de cette équipe, où la cohésion d’équipe semble être le mot d’ordre, est-ce cela qui t’a permis d’arriver où tu en es aujourd’hui ?

 

Oui, totalement ! Après de nombreuses saisons avec le VC Sébastiennais, que je remercie, j’ai décidé de me relancer complétement en signant au VS Vallet (club de DN3). C’est vraiment un club familial, une ambiance énorme où l’on sait rigoler mais aussi être sérieux quand il le faut. Le président et les bénévoles font énormément pour la réussite du club. Cela m’a vraiment donné envie de faire le mieux possible.

Je n’étais pas dans la DN au départ, dû à ma blessure, c’était donc une sorte de fil conducteur. Je me devais de performer pour pouvoir rejoindre le groupe. Camille Coualan notre DS l’a compris et m’a aussi aidé en m’intégrant rapidement dans l’effectif de la DN, pour participer à quelques courses, je le remercie également.

Evanne Bourdin - Photographie / Saint-Sigismond Aout 2016

Cet état d’esprit de compétiteur, l’avais-tu perdu pendant ta coupure, ou était-il toujours ancré au fond de toi ?

 

Je crois que quand tu l’as, tu ne le perds jamais. Dans tout ce que j’entreprends je veux être le meilleur, que ce soit à la console ou aux jeux de carte, je déteste perdre. Ce n’est pas toujours une qualité, mais je suis comme ça.

 

 

Objectivement, était-il possible pour toi de ne plus accrocher un dossard ?

 

Non c’était impossible, je n’y ai pas pensé une seule seconde ! Tant que je n’ai pas exploité la totalité de mes capacités, je ne peux pas abandonner. J’avais seulement 18 ans, c’est ma passion, on ne lâche pas sans avoir tout essayé.

Priscillia Rocher - Photographie / Allaire - Redon Avril 2017

Revenons-en à ta préparation 2017. Y-a-t-il eu un moment dans l’hiver, où tu as compris que tu allais revenir avec un mental peut être différent, grandi, mais surtout, plus fort physiquement ?

 

On va dire que mentalement, cette blessure m’a rendu plus fort ! Je dis ça dans le sens où j’ai pu me rendre compte de la chance que j’ai de pouvoir faire le sport que j’aime. J’ai eu une motivation que je n’avais jamais eu auparavant. Qu’il pleuve, qu’il vente, aller rouler était un plaisir et je pense que c’est grâce à tout ça que j’ai pu revenir plus fort physiquement.

 

 

On sait que ce n’est jamais facile de reprendre le vélo après des soucis de genoux, as-tu eu des moments plus compliqués pendant l’hiver ?

 

Non jamais ! Je n’y pense plus, j’ai plus de douleur ! C’est vraiment derrière moi, j’ai pu faire un hiver comme tout le monde.

 

 

Vient l’heure des reprises des courses. Dès le mois de mars, à Moisdon-la-Rivière tu signes ton premier podium. A quoi as-tu pensé à ce moment-là ?

 

C’est à partir de ce moment-là que je me suis dit « c’est fini, on oublie Â» ! Il Faut savoir qu’en juniors première année, j’avais beaucoup de places dans les dix, mais aucun podium. Alors venir faire un podium dès la seconde course, après toutes ces galères, ça m’a fait beaucoup de bien.

 

 

Début Avril, nouvelle troisième place, à l’échelon supérieur, en 2-3J. Tu avais besoin de cela pour te retrouver mentalement ?

 

Non, mentalement tout allait déjà très bien, mais c’est surtout à ce moment-là que j’ai vraiment pu voir ma progression, et je savais de quoi j’étais capable pour le reste de la saison.

Avril 2017 : Allaire-Redon. Nous voilà exactement un an et deux mois après ta décision d’arrêter le vélo, en Avril 2016. Tout coureur de l’Ouest, connaît la fameuse côte de Saint-Barthélémy, juge de paix de la classique Redon-Redon (1-2-3+J) et d’Allaire-Redon (3+J).

Après un final en solitaire, tu t’y imposes, en costaud. C’est ce qui a fait basculer ta saison vers un élan positif ?

 

Oui c’était vraiment fou. Je connais cette course depuis ma première année cadet, où j’avais fait quatrième. Cette course est vraiment superbe. C’est ma plus belle victoire ! Devant énormément de monde, avec la course élite qui arrivait ensuite, j’en avais des frissons. Dans ma tête je me suis senti libéré après cette course.

Marie Greneche - Photographie / Challenge des Côtes Vendéennes Août 2017

Après plusieurs autres podiums en Avril, s’en est venu ensuite le Tour des Mauges, 1-2-3+J. Avec quel état d’esprit es-tu arrivé sur cette course, où le palier 3+J à 1-2-3+J n’est jamais simple à franchir ?

 

Le pallier s’est plutôt bien passé, je courais plus en deuxième catégorie qu’en troisième catégorie, donc c’était plus facile. C’était ma seconde course avec le groupe DN. J’ai été à l’attaque, comme d’habitude, et j’ai pu être à l’avant sur la seconde étape et décrocher une huitième place. C’était vraiment un beau week-end avec l’équipe avec la quatrième place au général de Louison Rideau.

J’ai gagné par la suite le classement général de la route du Scorff en mai, avec l’équipe de Vallet, où l’on a pris les quatre premières places du classement général. Ce fût un week-end de folie, il restera sans aucun doute dans ma mémoire. Mais par la suite, je n’ai pas réussi à gagner une autre course c’est dommage.

 

A quel moment la DN du VS Vallet a commencé à te faire confiance pour affronter les courses 1-2-3+J ?

 

Camille (Directeur Sportif) m’a emmené sur la Ronde du Porhoet fin Avril où j’ai fait une bonne course en étant à l’attaque, et je pense qu’à partir de ce moment, il a vu que je pouvais aussi participer à d’autres courses avec le groupe, dont le Tour des Mauges début mai.

 

Mais à Vallet il y a de très nombreux coureurs qui marchent bien, j’étais en seconde catégorie, d’autres en première, il faut faire courir les gars et c’est bien normal.

 

 

La suite, on la connaît. De nombreuses deuxième et troisième places, tu ne retrouveras pas le chemin de la victoire, mais la montée en première catégorie. Quel bilan tires-tu de cette saison ?

 

Après une année blanche, le bilan de ma saison est plus que positif... Je n’aurais jamais pensé faire aussi bien. Je retiens ma régularité tout au long de l’année mais aussi un club, une équipe, des bénévoles et un Directeur Sportif au top comme je l’ai déjà dit plus haut. Le point négatif, ce sont les victoires. J’aurai bien voulu en avoir deux, trois, de plus, mais c’est comme ça…Tant pis.

Je dois remercier mon entraîneur, qui est mon oncle, avec qui je passe beaucoup de temps au téléphone. Il sait m’écouter et me conseiller. Mes parents qui me suivent dans ma passion, en sont pour quelque chose aussi. Tous ces ingrédients m’ont aidé à faire une belle saison et sont les fruits de ma réussite.

Avec du recul, quel était ton objectif principal ?

 

Mon objectif était de monter en seconde catégorie dans l’année, et tout est allé très vite. Cette saison n’a pas laissé place aux doutes. Le moral était, toujours, ou presque, top. Ça fait plaisir après un an avec le moral au plus bas.

 

Place à 2018, la préparation hivernale a débuté il y a peu, vas-tu changer quelque chose dans ton programme d’entraînement, entraîneur etc ?

 

Cette saison je garde mon entraîneur actuel, les seules choses que je change, c’est d’avoir des activités plus variées (VTT, musculation, piscine) après avoir fait une longue saison de route. A part un peu de musculation, je n’ai jamais fait autant de sports différents.

Alexia Tintinger - Photographie / Routes du Scorff Mai 2017

En 2016 tu as pu profiter de ta coupure pour être à fond dans tes études. Aujourd’hui, à côté du vélo, dans quel domaine étudies-tu ?
 

Oui, c'est sûr que cela m'a permis d'avoir plus de temps libre pour mes études et ainsi pouvoir décrocher mon Bac Pro Commerce. Je fais actuellement ma seconde année de BTS Technico Commercial, toujours à la Roche Sur Yon (Vendée-85), en collocation avec Jason Tesson. Cela fait désormais quatre ans qu'on est ensemble ici. Depuis nos années à l'internat, on s'entend vraiment super bien et on fait les même études, c'est le top.

 


Comment vas-tu aménager ton emploi du temps afin de t’entraîner que ce soit cet hiver ou pendant la saison ?

 

Étant toujours en partenariat avec le CREF des Pays de la Loire de la Roche Sur Yon, je dispose d’horaires aménagés pour faire du sport, c'est vraiment un avantage pour nous, c'est une aide importante que nous offre le CREF.

 

 

S'il y avait une chose que tu devais changer, dans les à-côtés du vélo, que ce soit nutritif ou autre, ce serait quoi ?
 

Je dirais le sommeil, c’est une chose très importante qu’il faut pas négliger et j’ai encore du mal à me coucher avant 23 heures.

 

 

Le fait d’intégrer la DN3 du VS Valletais, te pousse à revenir encore plus fort pour 2018 ?
 

C’est sûr, faire une saison régulière en deuxième catégorie, c’est une chose mais en première et en élite ça va être différent, je m’attends à recevoir sur certaines courses mais il faut passer par là. C’est dans ces moments-là qu’il va falloir continuer de travailler à l’entrainement pour progresser encore plus. Mais je ne m’inquiète pas.

Anthony Béranger - Photographie / Beauvoir sur Mer Août 2017

Justement, as-tu déjà quelques objectifs en tête pour cette nouvelle saison ?

 

Personnellement j’aimerai avoir au moins une victoire et réussir à obtenir quelques résultats sur les courses élite même si ce n’est pas facile. Mon objectif principal est plus collectif.

 

On va encore avoir une superbe équipe pour les coupes de France DN3 et les courses par étapes en première catégorie. On a vraiment tous les profils pour ramener encore de bons résultats au club, malgré le départ de Jason Tesson, notre gros sprinteur qui va dans la DN1 de Sojasun Espoir.

 

 

Qu’est ce que l’on peut te souhaiter pour 2018 ?

De prendre du plaisir sur le vélo avec l’équipe, et les meilleurs résultats possibles.

 

 

Merci Tom, et nous te souhaitons la meilleure saison possible pour 2018 !

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