
- Bonjour Yann, après plusieurs années au contact du monde amateur, vous voilà de nouveau à la tête d'une équipe professionnelle. Un soulagement ?
Oui, mais après j'ai toujours été en contact avec le monde professionnel par le biais de ma société (d’entraînement), mais ça reste un aboutissement, oui.
- Ce projet dont on connaît l'existence depuis quelques semaines maintenant, était mûri depuis de nombreuses années on l'imagine ?
Oui, ça fait au moins 3 ans qu'on travaille sur ce projet, qu'on a fait évoluer, pour aujourd'hui arriver à la réussite de cette équipe. Un travail long, mais très intéressant.
"Un travail long, mais très intéressant"
- A la base appelée WAW Pro Cycling, l'idée était de créer une équipe gallo-française, pour le côté français on a compris, mais le gallois qu'en est-il ?
Pour le moment l'équipe est britannique, nous sommes affiliés à la fédération britannique, à vocation internationale. On dévoilera dans quelques jours les derniers petits détails pour avoir vraiment un groupe international.


Yann Dejan, et la Dynamo se mettent en marche
Pour sa première interview à la presse française, après les premiers infos sur son équipe hier, Yann Dejan, manager général de la nouvelle Dynamo Cover Pro Cycling, a choisi DMC.
Entretien.

Kévin Le Guelvoud

Jean A-Vantalon
- Pourquoi avoir basé cette équipe internationale, en Bretagne?
Et bien déjà la Bretagne, c'est un super terrain de jeu pour les athlètes, on est en sécurité. Nous sommes dans une région où il ne fait jamais trop chaud, jamais trop froid, on peut travailler avec des conditions venteuses tous les jours, c'est difficile, et c'est donc un point idéal pour former des athlètes.
Ensuite au niveau logistique, on est bien centré par rapport à toutes les compétitions, et les différents aéroports, donc c'est intéressant.
- L'esprit du Dynamo Cover Pro Cycling va être de courir un peu partout dans le monde, mais vous
avez une idée de quelques courses que vous allez disputer, en Bretagne, cette année ?
Pour l'instant, en priorité, on a nos obligations britanniques et ensuite, au fur et à mesure des invitations, nous allons mettre en place un calendrier qui nous permettra d'arriver à la progression des athlètes qu'on s'est fixé.
"La Bretagne, c'est un super terrain de jeu pour les athlètes"
- L'idée sera de se développer et grandir ou de rester une équipe à vocation de formation ?
Les deux ne sont pas incompatibles, le haut niveau et la formation sont même complémentaires et c'est la base de l'équipe. Donc les deux vont être mis en place au sein de la formation pour intégrer dans les années qui viennent les jeunes athlètes venant de nos académies. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on ne peut pas être au haut-niveau. Même si le cyclisme est un sport où on arrive à maturité à l'age de 26-28 ans, une carrière, ça peut se débuter très jeune.
- Le principal objectif de cette saison 2016 sera d'obtenir le plus vite possible une victoire ?
Le premier objectif de la saison, ce sera de remplir tous les objectifs fixés au niveau de la progression des athlètes et de la mise en place du projet. La première année ça ne va pas être une question de résultats mais surtout de progression.

- Vous serez toujours présent de temps à autres aux côtés des jeunes de l'UCK Vannes, dont la consécration est arrivée cet été avec le titre de championne de France de Camille Morice ?
Mon boulot ça ne va pas être directeur sportif mais d'être manager sportif. C'est à dire, gérer toute l'organisation du projet sportif. On va avoir, en plus de l'équipe professionnelle, 4 académies (dont l'UCK Vannes) de garçons et filles. On va commencer avec des cadets cette année, pour arriver à un fonctionnement à partir de l'année prochaine avec une équipe cadets-juniors et plus tard à une académie générale en espoirs, qui regroupera les meilleurs coureurs des académies à l'UCK Vannes. Vannes deviendra donc à plus long terme, notre équipe réserve, donc forcément que je vais rester en contact avec ce club et ses jeunes. Car pour progresser et apprendre, il faut se frotter à une certaine adversité, et pour ça, la Bretagne est idéale.
- Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le coureur néo-zélandais Nick Kergozou De la Boissière, et le britannique Stuart Balfour, que nous connaissons peu en France ?
(Les autres coureurs actuellement connus, sont les Bretons Maxime et Mathieu Le Lavandier, David Chopin et l'irlandais Mark Downey, qui a déjà couru le Kreizh Breizh Elites 2015 ou le Trophée Centre Morbihan 2014.)

Magalie Nivoix-Robic
La jeune Camille Morice, aux côtés de son mentor, Yann Dejan
Le jeune coureur écossais Stuart Balfour sera un de nos plus jeunes coureurs puisqu'il sort des juniors. C'est un coureur qui a aujourd'hui toutes les qualités physiques et intrinsèques pour aller très très haut. C'est un nouveau challenge, que de partir avec de jeunes coureurs et de les former avec notre vision du cyclisme et notre manière de travailler. Stuart aura tout juste 18 ans quand il va passer professionnel, mais c'est un grand espoir.
"Nick Kergozou, est un coureur que l'on verra certainement aux JO de Rio"
Pour ce qui est de Nick Kergozou, c'est un garçon qui a 19 ans, il est en équipe nationale de Nouvelle-Zélande sur piste, et fait partie de l'effectif majeur de poursuiteurs. Et on le verra très certainement aux JO de Rio en 2016, pour y disputer l'omnium. Donc c'est aussi un garçon très jeune, repéré par un de mes anciens coureurs, qui est Scott Bradburn, un australien. On va donc travailler avec Nick pour réaliser ses objectifs à court terme, qui sont les Jeux Olympiques, puis à long terme, dans un but de progression sur la première année, l'adapter progressivement au monde professionnel. Il possède de plus une grosse marge de progression, car on peut encore très largement augmenter ses périodes d'entrainements.
Merci beaucoup et à bientôt sur les routes de Bretagne et d'ailleurs!